mardi 23 juin 2009

Portrait d'auteur : Boris Vian

Toujours dans le but d'augmenter les connaissances générales de ses lecteurs et d'élargir leur horizon culturel et littéraire, BookPork y va d'un premier "Portrait d'auteur". Pour ce premier portrait, j'ai décidé d'y aller "à côté de la track" et lâcher le roman policier, pour vous parler d'un auteur mytique, Boris Vian, dont on se commémore le décès il y a cinquante ans.

Par contre, comme je ne suis pas un grand connaisseur de Vian, j'ai demandé à mon ami Simon Richard de s'attaquer à la lourde tâche de faire un texte sur cet auteur. Je le remercie de ce billet complet et très intéressant.
En espérant que cela vous donne envie d'ouvrir vos horizons littéraires au monde de Boris Vian!

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Boris Vian... par Simon Richard

" Du vieux Ferrer les cris, la tempête
Boris Vian ça s'écrit à la trompette "

- Alain Souchon - Rive Gauche

Boris Vian naît le 10 mars 1920 et meurt beaucoup trop tôt d'une maladie cardiaque à l'âge de 39 ans le 23 juin 1959. Multidisciplinaire, il aura été l'un des étendards de cet intellectualisme à la Française d'après guerre. D'abord ingénieur, puis écrivain musicien et pataphysicien, il aura tout au long de sa carrière allié poésie et absurde. Malheureusement, Vian ne connaîtra le succès qu'après sa mort. Ironiquement, il mourût lors de la première cinématographique d'une œuvre inspirée de l'un de ses romans... Vian était contre la production du film. Vian voue une véritable fascination à l'Amérique. Musicien de jazz (il joue de la trompette dans différents ensembles jazz parisien), il est aussi un amateur de science-fiction (Il traduira d'ailleurs Van Vogt et Simak). Il est aussi fasciné par la violence de ce pays encore naissant, ce qui donnera lieu à la création de son alter-ego acerbe et provocateur: Vernon Sullivan. Il laisse derrière lui plusieurs chansons de nombreuse fois reprises (Le Déserteur, Fait moi mal Johnny, Je suis snob...) et bien sûr plusieurs romans et nouvelles. Je me propose ici de faire une brève revue de trois de ces premiers et principaux romans.

J'irai cracher sur vos tombes



Premier véritable roman de Vian, c'est aussi le premier roman de Vernon Sullivan. Œuvre autant sur le racisme à l'américaine que sur la violence gratuite, J'irai... ce veut d'une noirceur typique des romans de Sullivan. Vian sera d'ailleurs condamné pour outrage aux bonnes mœurs en 1950 et le roman momentanément mis à l'index ! Le thème principal du roman est celui de la vengeance, une vengeance lente et calculée. On y retrouve des jolies filles, une petite ville du Mid-West et des dialogues typique de Vian, absurdes et rythmés. En dire plus serait vous vendre le punch...

À lire l'été sur le bord de la piscine, un revolver à proximité !
7/10

L'écume des jours



Roman le plus connu de Vian, on l'enseigne encore à certains collégiens et collégiennes. L'écume des jours, c'est une histoire d'amour. Une histoire d'amour bouleversante où le lecteur se sent impuissant en voyant arriver cette fin si tragique. On à souvent reproché à l'écume des jours son approche très naïve et juvénile. Moi j'y vois plutôt ses principales qualités ! Des personnages attachants, une flopée de néologisme (le pianocktail entre autres) et cette approche tellement absurde face au destin de celui qui vit l'amour. Bref, un monument de la littérature française contemporaine et aussi probablement le roman le plus facile de Vian.

À lire le printemps en regardant pousser les arbres, à éviter après une rupture !
8/10

L'automne à Pékin



Si vous connaissez Vian, inutile de dire que rien dans cette histoire ne concerne l'automne, ni Pékin. On accompagne plutôt une poignée de personnage à travers la construction d'un chemin de fer... en plein désert. Je vous l'ai mentionné dans l'introduction, Vian à traduit des romans de science-fiction américains. Le monde des non-A de Van Vogt en fait partie et est d'une influence certaine pour l'automne à Pékin (en plus d'être un excellent roman de science fiction). Plein de double sens et de références subtiles, le genre de roman qui prend plusieurs lectures avant d'être bien assimilé. Bref, on pourrait presque parler d'un roman philosophique.

À lire l'hiver les jours de tempête.
8/10

1 commentaire:

  1. Très bon portrait de base pour quiconque n'a jamais lu Vian. L'oeuvre de cet auteur mérite que l'on s'y attarde. Je crois bien que je vais relire L'automne a Pékin très bientôt!

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